mercredi 1 juin 2011

Mini essai #1

Tablette numérique et journalisme

Les tablettes numériques, ces nouvelles venues sur le marché technologique d’aujourd’hui, sont des tablettes de grosseur d’environ 30 pouces disposant d’un écran tactile qui permet à l’utilisateur de tout faire à l’aide de ses doigts et/ou d’objets comme un crayon spécialement conçu pour la tablette. Elles sont compactes, légères et portatives, parfaites pour être déplacées d’un endroit à un autre. On les compare souvent à un portable dernier cri ou encore à un gros iPod touch. Plusieurs tablettes telles le iPad permettent à l’utilisateur d’écouter sa musique, d’avoir sa bibliothèque de photos et de vidéos au bout des doigts ou encore d’utiliser des « applications » pour jouer. (Apple, 2011) Elles sont aussi utiles en ce qui concerne la lecture en ligne de journaux ou de livres. Certaines bénéficient aussi d’une (ou même deux) caméra et d’un GPS. Une autre innovation est de pouvoir accéder à Internet avec un Wifi, ce qui multiplie les fonctionnalités de la tablette.

Galaxy, de Samsung et iPad, d’Apple, les deux plus gros joueurs sur le marché



Communication publique et tablette numérique, bon mélange?

La tablette numérique entre dans le cercle des objets servant à la communication, mais aussi elle peut-être utile dans le domaine des communications publiques. Tout d’abord, qu’est-ce que la communication publique?

Selon plusieurs auteurs tels Marc Thébault, de l’atelier Nota Bene, et que Philippe Verhaegen, professeur à l’Université Catholique de Louvain, la communication présente un processus de trois grands principes qui, organisés entre eux, donnent la communication publique. Le premier principe consiste à « établir et maintenir les relations entre collectivités, communautés, habitants ». (Thébault : 15) Le deuxième principe est de diffuser les informations qui sont nécessaires à la société. Le troisième et dernier principe évoquer par les auteurs et de solliciter une activité cognitive résultant de cette diffusion d’informations. Donc, la communication publique se définit comme étant un processus de contact entre la collectivité, de diffusion d’information dans cette collectivité et pour son bien en espérant avoir encouragé une acquisition de connaissances. En ce sens, la tablette fait bien son travail de communication. Elle permet d’établir le contact avec le reste de la population, principalement grâce à sa connexion internet. Elle permet donc aussi de recevoir l’information nécessaire et demandée par l’utilisateur de la tablette. Il peut donc acquérir certaines connaissances.

De nos jours, à l’ère du 2.0, nous aspirons certes à une activité cognitive de la part du public, mais aussi de plus en plus à une réaction de sa part. Le 2.0 est en effet qualifié comme étant l’ère du blogue, des réseaux sociaux, du public qui devient en quelque sorte le maitre de son information, finalement. On assiste à un changement dans la manière de communiquer. On ne parle plus d’une communication du média vers le public, mais plutôt d’une communication non pas inversée, mais entremêlée, c’est-à-dire que tout le monde peut communiquer à tout le monde. Le public n’est plus passif, mais actif. C’est alors qu’une autre fonction de la tablette peut entrer en jeu. Comme il est possible d’écrire, de filmer, d’assister à des événements « en direct », d’avoir accès à l’information en temps réel, bref, de tout faire comme un ordinateur ou presque, elle permet donc à son utilisateur d’être un acteur dans la communication, de faire partie du public actif de l’ère 2.0. La personne utilisant sa tablette pour « bloguer » à propos d’un événement auquel il vient tout juste d’assister est un communicateur actif, il diffuse de l’information et augmente la connaissance de certaines personnes. Il pourrait aussi filmer, ce qui augmenterait encore plus le niveau de réalité. Grâce à sa connexion internet, la tablette permet aussi de « twitter » ou d’être actif sur Facebook, ou tout autre réseau social.

Les journalistes bientôt envahis par la tablette numérique?

« Tenez-vous le pour dit, la révolution journalistique sera twittée, ou ne sera point. » C’est ce qu’a commenté le journaliste Hugo Prévost sur le blogue pieuvre.ca, lors de son retour du Médiacamp, à Montréal qui se tenait en mai 2011.

« À la lumière des différentes conférences données lors du MediaCamp, les journalistes semblent condamnés à devenir non seulement des adeptes du multitâche, mais également des professionnels des médias sociaux. Gestion de communauté, tri des commentaires, ajout de contenu destiné exclusivement au web : le tout donne l’impression que le temps alloué à la recherche d’informations, à la vérification et à la production même de contenu journalistique est en train de disparaître. » (Prévost, 2011)

Ce qui intéresse d’autant plus ici est qu’il déclare que les journalistes semblent être tous commandités par « Apple et son iPad », tant ce nouveau jouet technologique est devenu important dans le domaine. Bien sûr, les téléphones intelligents de toutes sortes sont encore bien populaires auprès des journalistes, mais la grosseur de la tablette, qui amène une meilleure vue d’ensemble en tout point sur l’écran, car il est plus gros, mais tout de même portatif, la rend de plus en plus populaire.

Autre référence quant à l’utilité, ou non, de la tablette en milieu journalistique nous vient du journaliste Nicolas Bérubé. Dans le magazine Le Trente, de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), il déclare ne pas vouloir (encore) jeter son ordinateur portable. Pourtant, lors de son entrée sur le marché, il a vu en l’iPad un nouvel allié pour ses reportages sur la route, au lieu de trimballer son ordinateur portable, plus lourd et rempli de trucs inutiles pour son travail. Il choisit donc de comparer. Résultat? Le iPad s’avère « capricieux quand il faut travailler sous pression ». La nouvelle machine ne peut donc pas encore remplacer totalement son prédécesseur l’ordinateur. « Étant monotâche, la tablette ralentit le rythme de travail », explique Bérubé. Comme un journaliste doit utiliser Internet, avoir accès à ses courriels et écrire sur un logiciel de traitement de texte en même temps, un appareil monotâche n’est pas de mise. De plus, l’envoi de pièces jointes en est encore à ses débuts, ce qui est plutôt mauvais pour le métier.

La tablette chez les journalistes; avantages et désavantages

La tablette numérique est un excellent outil de communication qui, d’après moi, fera de plus en plus son chemin pour conquérir le milieu journalistique. Mais elle n’est pas encore prête, à mon avis. Elle comporte plusieurs avantages, dont sa grosseur, idéale pour trainer avec soi partout où l’on va. Sa connexion internet, la grosseur de son écran qui rend la lecture beaucoup moins ardue que sur les téléphones intelligents ainsi que les caméras qui permettent de filmer les événements sont de gros avantages de la tablette. Sa facilité d’utilisation joue aussi à son avantage. Un des avantages de la tablette pour le journalisme est qu’elle pourrait sauver le métier. Selon un article du site web nouvo.ch, la presse pourrait être sauvée par le iPad.

« Les patrons de presse voient en l’iPad un support idéal pour sortir de la crise. […] Un enthousiasme qui s’est rapidement généralisé à l’ensemble du monde de la presse où l’on voit l’arrivée de l’Ipad comme un moyen de fidéliser les abonnés et de gagner des lecteurs supplémentaires. Car le support dépasserait de loin les possibilités du papier. » (Roulet, 2010)

Reste à savoir si les usagers seront prêts à payer pour la presse numérique. Malgré tout, comme l’expliquait le journaliste Nicolas Bérubé dans son article pour Le Trente, le fait que la tablette soit monotâche vient réduire ses chances d’être la nouvelle meilleure amie du journaliste. En effet, avec le iPad par exemple, lorsque l’on veut changer de programme, disons passer du traitement de texte à Internet, il faut revenir à la page principale et ouvrir le programme désiré, pour ensuite recommencer si on veut revenir au traitement de texte. Une grande perte de temps pour les journalistes qui travaillent souvent sous pression et à la dernière minute.

Dans le futur…

À la vitesse à laquelle la technologie se développe, gageons que les compagnies trouveront un moyen pour régler les « problèmes » de la tablette et la rendront ainsi des plus utiles pour les journalistes. Est-ce que le journalisme deviendra définitivement numérique? Si oui, quels outils utiliseront-ils, si la tablette ne se fait pas découvrir à son plein potentiel? Est-ce que le téléphone intelligent restera le principal outil de reportage? Comme le mentionnait Roulet, la tablette sauvera-t-elle le métier ainsi que la presse en entier? Le public est-il vraiment prêt à une telle révolution?


La tablette sauvera-t-elle la presse écrite?


Bibliographie

Six, Nicolas. 2010. Tablettes numériques : pour quoi faire? Paris. [En ligne]. URL : http://www.notretemps.com/guide-achat/10005016-tablettes-numeriques-banc-dessai-ipad.html. Consulté le 31 mai 2011.

Apple. 2010. iPad. États-Unis. [En ligne]. URL : http://www.apple.com/ca/fr/ipad/features/. Consulté le 31 mai 2011.

Thébault, Marc. La communication publique. France. [En ligne]. URL : www.notabene.asso.fr/upload/telechargement/journal22.doc. Consulté le 31 mai 2011.

Verhaegen, Philippe. 2010. La communication publique : de l’information aux attitudes. Belgique. [En ligne]. URL : http://www.facw.be/journeedetude/la-communication-par-a.-verhaegen.pdf. Consulté le 31 mai 2011.

Prévost, Hubert. 2010. MediaCamp Montréal – Le journalisme numérique à l’honneur. Montréal. [En ligne]. URL : http://www.pieuvre.ca/2011/05/29/mediacamp/. Consulté le 31 mai 2011.

Bérubé, Nicolas. 2010. En reportage avec l’iPad. Montréal. [En ligne]. URL : http://www.fpjq.org/index.php?id=119&tx_ttnews%5Btt_news%5D=19352&tx_ttnews%5BbackPid%5D=280&cHash=25c561d08d. Consulté le 31 mai 2011.

Roulet, François. 2010. La presse sauvée par l’iPad. Suisse. [En ligne]. URL : http://www.nouvo.ch/2010/05/la-presse-sauvée-par-lipad. Consulté le 31 mai 2011.

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